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Un cessez-le-feu "rompu en quelques minutes" à Hodeida
Des affrontements ont éclaté au Yémen quelques minutes à peine après l'entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu dans le pays, a déclaré un responsable gouvernemental.
Les parties belligérantes étaient convenues de conclure un accord de trêve dans la ville de Hodeida, une ville du pays aux points éclair, à minuit, heure locale.
Un responsable du gouvernement a toutefois confié à l’agence de presse AFP que des affrontements se poursuivaient à l’est de la ville de la mer Rouge, utilisée comme une passerelle cruciale pour l’aide humanitaire.
Lundi, les Nations Unies ont déclaré que l'accord avait été conclu à l'issue de négociations en Suède jeudi dernier entre le gouvernement du Yémen soutenu par les Saoudiens et les rebelles houthis, et prévoyait un "cessez-le-feu immédiat" à Hodeida et dans ses environs.
Certains espéraient que ce serait le début de la fin de la guerre civile, qui dure depuis près de quatre ans.
La ville est contrôlée par les rebelles houthis depuis 2014 et constitue une bouée de sauvetage pour les livraisons de vivres aux Yéménites à travers le pays, où l'ONU affirme que des millions de personnes font face à la famine en raison d'un blocus.
Peu avant l'entrée en vigueur de l'accord mardi, le gouvernement yéménite reconnu internationalement a appelé ses forces à "cesser les tirs dans la province de Hodeida et dans la ville de Hodeida", selon une copie du communiqué parvenu à l'AFP.
Les rebelles houthis ont également déclaré qu'ils s'engageraient dans cet accord.
Un responsable de l'ONU, qui a requis l'anonymat, a déclaré que le report de l'arrêt des hostilités était nécessaire pour des "raisons opérationnelles".
Un responsable de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a confirmé le calendrier, ajoutant que les détails de la mise en œuvre de l'accord sur la trêve "n'étaient pas clairs au début".
La coalition "n'a pas l'intention de violer l'accord … à moins que les Houthis ne le violent et ne le déshonorent pas", a déclaré le responsable.
Des habitants de Hodeida et des habitants des zones environnantes ont signalé des combats acharnés et des frappes aériennes ces derniers jours, alors que les affrontements se poursuivaient entre les forces gouvernementales soutenues par les Saoudiens et les Houthis alignés avec l'Iran.
Au moins 29 combattants, dont 22 rebelles houthis, ont été tués samedi soir dans la province d'Hodeida.
Deux résidents ont déclaré qu'ils pourraient entendre des affrontements intermittents lundi à l'est et au sud de la ville.
Selon un responsable pro-gouvernemental, un incendie s'est déclaré dans l'une des usines de l'est de la ville en raison de grèves survenues dimanche soir.
Au moins 10 000 personnes ont déjà été tuées dans la guerre – bien que les observateurs estiment que leur nombre pourrait être beaucoup plus élevé – et Save the Children estime que 85 000 enfants de moins de cinq ans pourraient être morts de faim.
Les pressions pour mettre fin à la guerre se sont intensifiées au milieu de terribles avertissements humanitaires et du meurtre de Jamal Khashoggi, qui a attiré l'attention sur les actions du gouvernement saoudien.